LES HISTOIRES, UN FORMIDABLE OUTIL DE TRANSMISSION MAL CONNU…

Vous êtes vous déjà demandé combien d’histoires vous traversent chaque jour…
Histoires que vous racontez ou que vous écoutez ?
Le constat partagé par tous nos stagiaires dans les formations que nous animons, démontre que ce sont plusieurs dizaines d’histoires qui traversent nos journées : “Quel aurait été notre choix
dans la situation que l’on m’a racontée, ma vérité, mon éthique mise à l’épreuve…? “
L’histoire, avec sa structure connue : situation initiale, évènement, péripéties et nouvel équilibre est au coeur de notre compréhension du monde et c’est pour cela qu’à la seconde où une histoire se raconte, nous sommes attentifs…
Ainsi, l’histoire est probablement l’outil le plus efficace qu’un médiateur puisse utiliser.
Explications…
dessins ©hugo Tartaix

Au début des temps, avant le langage, il y eut le regard. Le regard de deux êtres qui se reconnaissaient comme semblables, mais aussi comme différents.

Puis il y eut l’imitation, l’imitation des gestes du quotidien, imitation des gestes de soin, des gestes d’amour, des gestes de chasse…

Puis vint l’envie de transmettre mieux et l’imitation s’associa de mimes accompagnés de souffles, de chuchotements, de cris accompagnant les gestes. L’autre répondant par des expressions, des souffles, des cris… Ces codes devinrent vite un langage, un langage partagé…

L’homme imitait l’homme, puis courrait souffler à d’autres hommes qu’une transmission avait eut lieu. Puis vint le langage…
A ces balbutiements vint s’ajouter dans nos vies, un rythme jour-nuit qui structurait notre vie avec tous les jours un début et une fin d’activité, un peu comme une histoire.
C’est que… L’animal que nous sommes est contraint à une perte de conscience quotidienne : dormir… La nuit crée un vide (parfois empli d’histoires, les rêves) mais le matin sonne comme un début… Le début de la journée, puis les événements…
Et le soir on “raconte“ sa journée…

FORMATIONS TAMS TOURISME VISITES GUIDEES NEUROSCIENCES

Le cerveau, une formidable fabrique à histoires !

Nos cerveaux, programmés pour apprendre, ont dès avant la naissance toutes les structures nécessaires à l’analyse de la réalité et à sa vérification, comme une petite histoire de découverte.

Explications : Notre œil imagine que cette poignée de porte est froide, puis ma main la touche, et mon ressenti transmet à mon cerveau que la poignée est chaude…

Ok mon cerveau mesure l’écart et accepte !
Ce fonctionnement est notre quotidien : hypothèse > expérience > constat > analyse et conclusion et point de vue… Ce phénomène d’interprétation du réel qui nous permet de vivre est structuré comme une histoire : situation stable, événement, péripéties, situation stable.

Il est donc très intéressant de délivrer un savoir à un être humain en utilisant ce processus successif d’exploration. C’est ce que proposent les pédagogies sensorielles et les histoires.

Cependant, nous savons tous quel bastion est encore le discours magistral dans nombre de visites… Une ineptie !

Autre histoire, le film qui “nous marque“, le livre qui nous “obsède“, la série qui ne nous lâche pas… Autant de moments où notre personnalité est emportée et bousculée dans notre imaginaire, dans des histoires que nous prenons très au sérieux car nous passons notre temps à avoir besoin de poser un point de vue, analyser et interpréter ce que nous découvrons.

Et nos personnages historiques, pouvons-nous les raconter ?

Un personnage historique deviendra passionnant quand on aura avec conscience, fouillé sa vie, sa naissance, sa fratrie, ses parents, ses passions d’enfants et sa construction d’adulte…
Mais comment raconter un personnage historique ?
En avons-nous le droit, me dit-on souvent ?
Et bien sur que nous avons le droit et même le devoir !
Raconter l’histoire, c’est donner son point de vue, à tous coups !
Par contre ce qui sera passionnant, c’est de transmettre la vie d’un personnage célèbre en utilisant nos propres émotions comme vecteur. Rappelons-nous. Si je veux toucher quelqu’un dans son coeur ou le siège de ses émotions, je dois moi-même parler depuis cet endroit en moi.
Un guide peut donc intégrer le parcours détaillé d’une vie célèbre, puis écrire en se mettant à la place de son personnage, rédigeant un regard de recul sur sa propre vie. Puis il lira ce texte à voix haute, seul devant sa table ou devant ses collègues, pour que les émotions de la vie du personnage viennent traverser son corps et surfer sur ses propres émotions…
Après cet exercice, votre vie de guide en sera changé, rien de moins, car ce travail crée une proximité émotionnel avec le personnage célèbre, explique Bruno TAMAILLON, et permet au guide de raconter ce personnage avec le soutien de ses émotions. Le guide ne transmet plus des informations, il raconte… Le guide touche le public dans le siège de ses émotions et non dans son intellect…“

La légende, une affaire très sérieuse.

Souvent cataloguée “enfantine“ ou ‘disneylandisée‘, la légende a des atouts puissants pour transmettre. Ancrée dans le réel grâce à des lieux, des objets, des ambiances bien réelles, la légende doit être crédible quand on parcoure son territoire. C’est donc une histoire qui nourrit l’imaginaire en s’appuyant sur les ressentis empiriques d’un lieu.

Faisant appel aux émotions, la légende met très efficacement en vie, un lieu ou des faits. La légende viendra en soutien pour décrire une époque, l’esprit d’un lieu, ou enrichir les images d’un espace naturel ou historique. Parfois des légendes sont plus vivantes et réalistes que l’histoire officielle souvent amputée de vie. La légende met en scène, aide à imaginer, là ou une succession de faits exprimera souvent une réalité froide…

La force de ces histoires, en font un outil essentiel dans l’art de la transmission.
A la seconde même où un guide se met à raconter une histoire, tout le monde l’écoute attentivement, parce que nous avons besoin d’histoires pour vivre !