Depuis 10 ans, les laboratoires de neurosciences apportent un éclairage vif et précis sur le fonctionnement cérébral et en particulier sur “comment nous apprenons“.

Devant les fréquentations en chute libre des visites guidées “traditionnelles“ modelées sur le principe de la visite-conférence, ou des musées ou centres d’interprétations non dotés d’expériences immersives, le temps n’est-il pas venu de parler clair ?

Continuer de former de jeunes guides sur le modèle de la visite-conférence est une faute.
Il est maintenant démontré que le cours magistral n’est pas une bonne pédagogie pour apprendre. (cf Stanislas DEHAENE du Collège de France – ci-contre)
Grâce aux parcs à thèmes, depuis 30 ans, les publics ont découvert qu’ils apprenaient en explorant par eux-même, dans des dispositifs pensés avec des pédagogies actives, impliquantes, vivantes, ou le visiteur s’implique, dialogue, teste, avance par essai-erreur, etc…

La mécanique de l’apprentissage est aujourd’hui claire, avec 4 processus clés : l’Attention – l’engagement actif – le retour sur erreur – la consolidation.
L’attention – La vidéo ci-contre nous permet de comprendre qu’un visiteur dans un groupe, a devant lui de multiples objets, le lieu visité, le guide, les amis… Le seul discours du guide ne va pas lui permettre de focaliser son attention. Il va donc falloir lui proposer une expérience, un outil qui lui permettra de se rapprocher physiquement et émotionnellement de l’objet observé (sculpture, tableau, paysage…)
L’engagement actif, sera effectif quand le visiteur explorera lui même le lieu grâce à un expérience, un dialogue, un jeu d’observation.
Ainsi en travaillant ces informations sur comment on apprend, nous découvrons que les pédagogies actives et sensorielles sont indispensables pour bien découvrir un patrimoine.
Le retour sur erreur, essentiel pour apprendre, n’est possible que si le visiteur est engagé dans la visite comme acteur de ses propres découvertes. Voilà pourquoi le toucher, le goût, l’expérience sont là aussi des expériences essentielles, et non insolites !
La consolidation, passe par la répétition des exercices (et par le sommeil). Ainsi dans une visite, il sera très important d’aborder une œuvre par plusieurs approche : jeu d’observation, dessins intuitifs, écriture émotionnelles, toucher, odorat.

Alors qu’une course est engagée à “ce sera moi le plus immersif...“ derrière les succès de fréquentation de l’Atelier des Lumières à Paris et des grandes expos dites immersives, la communauté des médiateurs dans tous les types de patrimoines qu’ils soient naturels, artistiques, historiques sont en train de faire évoluer leurs pédagogies afin de sortir du discours “descendant“ de “celui qui sait“ et qui s’adapte…

En ce sens , l’étude menée par la Région Grand-Est et publiée en 2022 est à lire de toute urgence.

Les publics attendent aujourd’hui des villes et patrimoines, une gamme de visites, répondant aux attentes spécifiques de chacun, visite expert, visite artiste, visite ludique en famille, visite sensorielle, visite carnet de voyages… Et bien sur la “visite guidée de…“ qui garde sa place pour un public qui cherche de la réassurance.
La visite-conférence dans cette évolution est devenue élément d’une gamme.
Toulouse-Tourisme propose ainsi, une des plus réussies gammes de visites où le public va pouvoir choisir le mode d’apprentissage qui lui convient le mieux.
Des guides conférenciers indépendants se forment à ces pédagogies pour élargir leur propre gamme de visites et d’ateliers, générer plus d’interactions avec leurs clients et au passage, mieux gagner leur vie !

• Elsa Giraud, Guide conférencière en Queyras et sa visite sensorielle de St Véran
• Sandrine Pérégrine, guide conférencière en Normandie, éclectique et créative…
• L’Espace Alu, musée de l’alumium en Savoie